Alors qu’on la croyait rejetée, les députés ont finalement adopté la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon. Désormais des personnes du même sexe peuvent avoir des rapports sexuels sans que cela ne soit condamné par la loi.
Ce, alors que certains députés à l’image d’Edgar Owono, demandaient un débat national sur une question aussi importante que sensible. L’Assemblé nationale mise sous pression par le gouvernement n’a pas voulu s’engouffrer dans une voie qui aurait pu empêcher l’adoption de cette infamie. Et il ne faudra pas compter sur les sénateurs tout aussi godillots pour rejeter la modification de l’alinéa 5 de la loi 042/2018. Le vote mécanique étant la chose la mieux partagée dans les chambres du parlement.
Qui a dit qu’au nom de la mondialisation ou du respect des libertés individuelles, nous devrions tout accepter même les pratiques qui mettent en danger la survie de notre société ? Voilà qu’un pays d’à peine deux millions d’habitants dont la politique nataliste est défaillante adopte en catimini la dépénalisation de l’homosexualité. L ‘histoire retiendra qu’ hier, mardi 23 juin, les députés de la 13 e législature conduite par Faustin Boukoubi ont après un vote et ensuite une discussion validés dans notre pays les relations sexuelles entre personnes du même sexe.
Si le peuple gabonais ne peut plus rien attendre, rien espérer, de ses représentants au parlement, une seule question demeure : pourquoi le gouvernement a initié ce projet de dépénalisation alors qu’il est actuellement attendu sur des questions bien plus importantes ? Echoués dans la gestion de la crise sanitaire, médiocres dans la mise en place des mesures d’accompagnement au bénéfice des populations, incapable de trouver des solutions à la crise économique, Julien Nkoghé Bekalé et les membres de son gouvernement ont trouvé être plus utiles en dépénalisant un acte qui heurte les consciences et achève le processus de décadence de notre société.
Des hommes avec des hommes ; des femmes avec des femmes, dans un tel scénario apocalyptique, comment la société va-t-elle se reproduire ? Et puisque le vin est tiré, ce gouvernement va-t-il le boire jusqu’à la lie en autorisant aussi les mariages entre personnes de même sexe et l’adoption d’enfants par les couples homosexuels ? Puisque ces questions sont en débat dans les sociétés occidentales, lesquelles ont depuis des années dépénalisé l’homosexualité. Le mimétisme aveugle à des limites qu’il ne faut peut-être pas franchir.
L’homosexualité ne peut être acceptée dans notre société et la modification de l’alinéa d’une loi ne changera rien aux us et coutumes d’une société qui consacre les relations hétérosexuelles comme le fondement même de son existence.