Le Ministre Camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du Territoire, Président du Conseil des Ministres de l’UEAC, M. Alamine Ousmane Mey a procédé à l’ouverture solennelle des travaux du Conseil des Ministres de l’UEAC, le mercredi 20 novembre 2019.
La cérémonie qui a enregistré la présence des Ministres des six pays de la CEMAC, du Président de la Commission de la CEMAC, des membres du gouvernement de la Commission et des premiers responsables des Institutions, Institutions Spécialisées et Agences d’Exécution de la CEMAC, a été ponctuée par deux allocutions.
En premier, le Président de la Commission de la CEMAC a commencé par rappeler que la 34ème session du Conseil des Ministres de l’UEAC se tient « Au lendemain du Grand Dialogue national, moment important de la vie politique de ce beau pays, dialogue qui a permis aux filles et aux fils du Cameroun de se parler ». De fait, le Pr Daniel Ona Ondo a remercié les plus hautes autorités camerounaises pour cette initiative car « sans la paix il n’y a pas de développement possible ». Entrant dans le vif du sujet, le Président de la Commission a insisté sur le fait que lesdits travaux seront essentiellement consacrés à l’examen des moyens budgétaires. Mais avant, il a partagé son analyse de l’environnement dans lequel ce budget a été élaboré.
En effet, le numéro un de la Commission de la CEMAC a dressé le tableau économique de la sous-région. Il a commencé par faire observer que la zone CEMAC est sortie de la récession avec une croissance qui atteindrait 2,7% et 2,9% respectivement en 2019 et 2020. En plus de cette légère embellie, les déséquilibres extérieurs et budgétaires ont été en partie résorbés. Enfin, le Pr Daniel Ona Ondo a noté que sur le plan des réformes, la Communauté ait réussi à parachever la première phase du processus de fusion des deux marchés financiers et que les réformes conduites par la BEAC, aient été déterminantes pour le redressement de changes.
Après ce constat positif, les facteurs de vulnérabilités ont également été soulevés à savoir : une croissance encore trop faible pour espérer réduire de manière significative la pauvreté, une faible mobilisation des recettes fiscales intérieures, un environnement des affaires à parfaire qui pénalise le développement des entreprises et préjudiciable à l’attractivité des économies. N’allant pas par le dos de la cuillère, il a attiré l’attention des Ministres et de l’assistance en révélant que « Nos performances économiques traduisent la faible intégration de nos économies. Il s’agit là encore, d’une des contraintes majeures du développement de notre sous-région ».
Abordant les principales orientations du projet de budget soumis à l’appréciation des Membres de l’UEAC, il a fait valoir que celui-ci s’appuie sur des prévisions prudentes au regard des faibles performances du nouveau mécanisme de recouvrement de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI). D’ailleurs, il a insisté sur ce sujet en affirmant que « les dysfonctionnements du mécanisme de collecte et de reversement de la TCI ne constituent assurément plus une problématique à développer, tant elle connue et sans cesse rappelée ». Il a insisté sur le fait qu’en dépit de la contrainte des ressources, la Commission a programmé des dotations afin de mettre en œuvre les directives des plus hautes instances de la Communauté.
Après l’énoncé des affaires inscrites à l’ordre du jour des travaux, le Président de la Commission a conclu en relevant le caractère particulier de ce Conseil des Ministres de l’UEAC qui se tient à la veille du sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC. « Nous profiterons donc de nos travaux pour formuler à la très haute attention des Chefs d’Etat, nos avis pertinents sur les sujets majeurs à savoir : les accords avec le FMI et la réforme du Franc CFA ».
Intervenant à son tour, le Ministre de l’Economie du Cameroun et Président du Conseil des Ministres de l’UEAC a d’abord souhaité la bienvenue à l’ensemble des délégations qui ont effectué le déplacement de Yaoundé. Puis, revenant sur les travaux de ce jour, il a indiqué qu’ils portent non seulement sur l’adoption du budget mais aussi « de certains projets d’actes nécessaires pour le fonctionnement harmonieux de notre sous-région ».
Relevant à son tour que les travaux de ce 34ème Conseil des Ministres se tiennent à l’aube d’une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, Alamine Ousmane Mey a invité les Ministres membres de l’UEAC à « apporter un regard critique sur l’ensemble des documents présentés par les institutions de la CEMAC ». En effet, il a soutenu qu’il est également question d’interroger la vision stratégique et même le cadre d’intervention des différents organes de la Communauté, dans l’optique d’une meilleure performance de ces dernières. Et de renchérir « L’accélération du processus d’intégration régionale, la diversification de nos économies ainsi que la consolidation de nos équilibres macroéconomiques, tels que prescrits par nos Chef d’Etat, doivent être le leitmotiv de notre sous-région, et se matérialiser dans les différentes interventions de nos institutions ».
Avant de conclure, le Président du Conseil des Ministres a officiellement ouvert les travaux de la 34ème session du Conseil des Ministres de l’UEAC.